Les droits de propriété intellectuelle sur tous les documents de ce site appartiennent à l'artiste.
Pour visualiser les photos en grand format, il vous suffit de cliquer dessus, elles le méritent !
Les fresques de la Dame aux coquillages, que racontent-elles ?
La mythologie comme les contes de fées ou les contes fantastiques illustrent ces pages de pierre à ciel ouvert.
La Méduse nous surveille, Ulysse, attaché à son mât, défie les sirènes, l’hydre de Lerne veut nous avaler, Nosfératu, Prince de la Nuit, mijote un mauvais coup, entouré de ses légions de rats et de chauves-souris…
Avec ces fresques, elle efface la nostalgie ressentie lors de la destruction de la maison d’Hippolyte Massé, qu’elle admirait en son jeune temps. Ce marin de la Chaume avait entièrement décoré de coquillages la façade de sa demeure.
Neptune, le premier, est né en septembre 97, alors que Dan, juste installée dans le quartier, se désolait devant les murs tristounets de la ruelle…
Pour les rendre plus attrayants, après, dit la légende, un copieux repas de fruits de mer, un pari avec des amis et beaucoup d’imagination, elle a installé Neptune sur un mur de la rue d’Assas grâce aux reliefs de coquilles du dîner, ce qu’on nomme ici les « écobeuils »...
Comme nous sommes dans une « île », c’est le Dieu de la Mer qui veillera sur nos destinées !
Lors du partage du monde entre les trois frères, les grands dieux majeurs de l’Olympe, Jupiter est devenu dieu du ciel, Hadès dieu des enfers et c’est de la mer que Neptune, le Poséidon grec, a hérité.
Neptune, dieu de la mer | Le dieu et son trident | Le génie de la porte |
Ce sont ses joues, des coquilles Saint-Jacques, qui sont apparues en premier, suivies d’une magnifique barbe, toute de bulots. Le reste du personnage est composé de moules, d’amandes, d’huîtres, de pignons, tous coquillages de nos côtes, donnés en quantité par des amis d’un petit restaurant du port.
Seule, une porcelaine, venue de Polynésie, orne le front du dieu, lui donnant une dimension voyageuse. Pour l’anecdote, cette porcelaine a été volée deux fois… indélicatesse de quelques vilains visiteurs !
Armé de son trident, instrument de pêche et emblème de sa divinité, entouré d’algues et de vagues, de son palais du fond des mers, il accueille et surveille les passants, au milieu de pacifiques roses trémières...
Face à Neptune, quel est ce personnage à la grande bouche ? Un autre monstre marin, prêt à engloutir les petits poissons ?… Mais non !
Seulement les lettres et les journaux : en fait ses yeux vigilants, bigorneaux et coquilles Saint-Jacques, attendent le facteur, ses lèvres entrouvertes cachent une boîte aux lettres, et ses dents pointues, de petites porcelaines, attendent les nouvelles du vaste monde…
Neptune de pied en cap |
Son corps ondule le long de la porte, évidemment bleue, au rythme de sa queue blanche et or, fouettant la mer du bleu profond de la céramique.
Ulysse est venu les rejoindre, un peu plus tard. Ulysse, le voyageur infatigable, tout comme Dan, sa créatrice. Son bateau vogue sur les flots bleus, face aux sirènes, ces êtres maléfiques qui attiraient les marins par leurs chants trompeurs pour les entraîner au fond de l’eau.
| la trirème grecque |
|
Lorsqu’il les rencontre, à bord de son navire, alors qu’il essaye de rejoindre Ithaque et sa patiente épouse, il exige que ses compagnons se bouchent les oreilles avec de la cire.
Mais, curieux, il se fait attacher au mât afin de les entendre sans céder à leurs sortilèges et se précipiter dans la mer…Le fier navire fend les flots, les sirènes chantent…
Mais voici, plus loin, l’hydre de Lerne : Rappelons-nous qu’il s’agissait d’un serpent monstrueux, au corps surmonté de sept têtes humaines, qui terrorisait la population du lac de Lerne, en Argolide.
L'hydre de Lerne | Détail des têtes de l'hydre | le monstre de la boîte |
Hercule (Héraclès dans la mythologie grecque) accomplit, en le tuant, le deuxième de ses douze travaux, mais il dut, pour cela, brûler les six premières têtes (car elles repoussaient au fur et à mesure qu’on les coupait) et enterrer sous un gros rocher la dernière, qui était immortelle.
|
|
|
L’idée de la conception de l’hydre est venue de deux gros coquillages magnifiques qui ont tout de suite représenté l’amorce d’une tête, inspirant ensuite le reste du corps.
Ici, les têtes, faites de brillantes nacres, sont plus gaies que terrifiantes, l’hydre est devenue, sous le soleil, un monstre débonnaire !
Les contes, aussi, sont une belle inspiration pour Dan. Nosferatu, le vampire, inspiré du roman de Bram Stoker, Dracula.
Le Prince de la Nuit avance, grandeur nature, au coin de la rue Trompeuse (nom prédestiné, s’il en fut !), inquiétant, caché sous sa grande cape noire au col relevé, armé d’un long poignard et entouré de ses sombres légions de mauvais augure, liées aux peurs superstitieuses de la nuit.
Les légions infernales | Nosfératu, sinistre... | Nosfératu : un air blafard. |
Les rats, bien gras et dodus, courent au sol, les chauve-souris volètent autour de sa tête : ici, le noir brillant et glacé de ces inquiétants personnages est un superbe assemblage de coques de moules et de bigorneaux.
|
|
|
Dans le visage, blafard, seuls sortent en couleur le nez, la bouche et les oreilles, ce qui en accentue le côté « mort-vivant » et nous fait délicieusement frissonner…